Ambre et Ombre

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Sommaire

Ambre et Ombre

Ambre n'est pas nécessairement connue de tous au début d'une campagne et l'expérience comme la connaissance que les personnages peuvent avoir de cet endroit varie entre "rien" et "peu de chose". Quand bien même les personnages auraient eu l'occasion de franchir la Marelle et d'avoir été en relation avec leurs aînés, cela ne leur aura pas forcément laissé l'occasion d'en savoir autant qu'ils le souhaiteraient sur ce lieu de pouvoir et de mystère. Ce qui sera le plus évident aux néophytes est que le monde-Ombre d'Ambre n'est justement pas une Ombre. C'est le lieu où se trouve la Marelle et un lieu considéré comme le seul monde "réel". Par comparaison, Ombre n'est que le reflet d'Ambre, un reflet plus ou moins déformé à mesure qu'on s'en éloigne. Le terme "Ombre" plutôt que "les Ombres" est souvent utilisé pour décrire tout lieu en dehors d'Ambre même si Ambre, en tant que telle, n'est qu'une cité et que ses alentours forment des régions explorables à l'envi. Explorer Ombre, en revanche, est une tâche autrement plus ardue et une entreprise probablement folle si l'on considère l'infinité d'univers que cela représente.

Ambre et sa Marelle

Ambre donne-t-elle sa réalité à la Marelle ou la Marelle donne-t-elle sa réalité à Ambre ? Cette question rethorique permet de mettre fin à la plupart des débâts sur la notion de "réel" pour les Ambriens. Dans la mesure où il est impossible à un porteur de l'Empreinte de la Marelle de jouer avec Ombre à Ambre, alors, Ambre n'est pas une Ombre. C'est le point de départ de la majorité des expériences menées par les fils et filles d'Ambre depuis des générations. Il s'avère toutefois que la Marelle d'Ambre n'est pas la seule disponible dans le monde d'Ambre, puisqu'il en existe une copie inversée au fin fond de Erbma, la cité sous-marine reflet d'Ambre, et une autre dans les cieux dans la cité céleste et périodique de Tir-Na-Nog'th, le reflet aérien d'Ambre qui n'a de semblant de substance qu'à la lumière épisodique de la Lune.

Cette notion de reflet employée ici est quelques peu abusive, puisqu'on utilise également ce terme pour désigner les Ombres et que si proche d'Ambre, ces reflets-là ne peuvent être des Ombres. Ou bien le sont-elles et l'on se tromperait sur la portée exacte de la capacité de la Marelle à figer les Ombres autour d'elle ? Les plus expérimentés pense qu'il existe un niveau supérieur de réalité dont Ambre, telle qu'on la connaît, ne serait que le reflet et qui expliquerait, en somme, cette multiplication étrange de son existence. Mais une telle vérité a des implications bien plus vertigineuse, telle que l'existence possible ou probable d'autres reflets innombrables de la Marelle qui procureraient alors le même pouvoir ? Si l'on s'accorde à penser qu'Ambre est unique, ses reflets dans les Ombres les plus proches n'ont-ils pas quelque chose de commun d'aussi significatif qu'une Marelle pour justifier de leur existence ?

La question reste entière, même pour les plus anciens des Ambriens pour lesquels la seule vraie réalité est Ambre et son trône, fruit de toutes les convoitises, objet de tous les conflits, modèle de tous les reflets des jeux du pouvoir à travers le multivers entier. Toujours est-il qu'Ambre et ses souverains ignorent vertement ce qui se passe dans Ombre. Il n'y a pas de notion de règne ou de responsabilité. Ce qui importe aux Ambriens est la stabilité d'Ambre, le reste n'est que pécadille et jeux. Certes, les Ombriens (ainsi qu'il arrive qu'on désigne les peuples habitant Ombre) ne seraient sûrement pas d'accord avec cette vision des choses, ayant tendance, eux-mêmes, à considérer leur monde comme le centre de l'univers, mais la réalité est qu'Ambre est le seul véritable centre de l'univers et que les Ombriens, reflets des Ambriens, se comportent finalement de façon assez semblable avec ce qui les entoure.

Ombre

Ombre (ou les Ombres, c'est parfaitement synonyme) est l'ensemble des univers projetés par Ambre. Bien que l'on sache qu'Ombre n'est pas seulement influencé par la Marelle mais aussi par un autre pouvoir situé dans une région éloignée du multivers et que l'on nomme le Logrus, on ne va s'intéresser ici qu'à la définition qui découle de la Marelle parce qu'elle est la plus conforme aux expériences vécues de ce côté du multivers (cf. les Ombres "folles" sur l'article concernant la Marelle ou la section "Le Chaos et la fin de tout" en fin d'article).

Les Ombres définies par la Marelle sont à l'image des cercles concentriques qui forment son dessin. Un peu comme les ondes de vagues concentriques qui se forment sur la surface de l'eau frappée par un caillou, les reflets d'Ambre se répartissent et se déforment à mesure que l'on s'en éloigne. Dans cette analogie, Ambre est le caillou et Ombre, toute la surface de l'eau. Ainsi, près d'Ambre, les Ombres se ressemblent et s'inspirent très fortement de leur modèle. Plus loin, elles divergent et plus loin encore, leurs variations sont si nombreuses qu'il peut exister tout et n'importe quoi. Bien entendu, cela ne préfigure aucunement de l'immense variété des possibilités potentiellement présentes dans une seule et même Ombre, un univers à part entière, tout aussi virtuellement infini que le sont la majorité des Ombres.

Ceux qui connaissent les Ombres-Terre (ainsi nommée pour leur proximité avec la Terre, un monde-Ombre où ont vécu quelques Ambriens) connaissent la cosmogonie de ces univers, constitués de planètes, de systèmes stellaires, de galaxies et d'amas de galaxies de dimensions tellement vertigineuses qu'elles en deviennent absurdes. Les Terriens s'imagineraient probablement qu'Ambre est située sur une autre planète de leur propre univers mais quand bien même ce serait le cas, ces 2 mondes n'auraient que peu de chance de se rencontrer sans les moyens qu'offre la Marelle pour se déplacer. Le plus souvent, certes, la notion de monde se limitera à une "planète" ce qui reste une définition acceptable tant qu'on n'a pas prouvé que la ville d'Ambre et ses contrées proches sont ou ne sont pas situés sur un solide sphérique flottant dans le vide intersidéral. Il n'en reste pas moins que les dimensions probablement infinie de ces univers sont tout aussi infinie que la dissolution du modèle Ambre à travers Ombre.

Tout le problème est là, d'ailleurs. C'est moins de savoir si les univers traversés sont finis ou non que de savoir si le multivers lui-même (donc Ambre, Ombre et le Chaos) est fini. La notion de limites que se donne un Ambrien dépositaire du pouvoir de la Marelle est autrement plus complexe que celle d'un Terrien. L'Ambrien a tendance à penser que tout existe en Ombre et son pouvoir ne le fait pas mentir. S'il désire quelque chose, il pourra le trouver, que cette chose ait ou non un sens selon la logique inhérente à l'intellect ambrien (ou même humain). En effet, chaque Ombre possède une sorte de logique et de cohérence qui lui est propre mais qui n'est pas dénuée de sens du point de vue Ambrien. Prétendre que tout existe en Ombre signifie donc le plus souvent "tout" ce à quoi un Ambrien peut penser. Mais peut-il penser à "tout" dans un sens plus philosophique ? Existe-t-il des choses au-delà de son imagination ? En théorie, peut-être, mais en pratique, non.

En effet, un Ambrien doté du pouvoir de la Marelle ne peut pas se rendre dans un lieu qu'il ne peut pas imaginer. De la même façon qu'il choisit les étapes du parcours qui le mène à sa destination, ladite destination est quelque chose qu'il souhaite ou que n'importe qui d'autre dans l'univers aura souhaité. Pour un Ambrien seul, la notion de suprise existe, mais pour l'ensemble des Ambriens, ce n'est pas le cas. Il n'y a rien dans leur multivers "connu" qui ne soit justement connu et c'est là la limite absolue d'Ombre. Ce peut être un constat décevant que de se dire qu'un pionnier d'Ombre n'est rien d'autre qu'un individu ayant un peu plus d'imagination qu'un autre, mais contrairement à une terre bien présente dont l'inconnu s'offre à nous, une Ombre n'est qu'une terre de plus. L'inconnu est son sein, mais l'Ombre elle-même ne l'est pas.

C'est de là que provient la crainte d'Ambre, de voir surgir d'Ombre des choses auxquelles elle n'aurait pas pensé. Et c'est là que commence la notion de Chaos.

Le Chaos et la fin de tout

Les Ambriens définissent la notion de Chaos par rapport à la perte de contrôle qui s'opère sur les Ombres. A partir d'un certain point d'éloignement de la Marelle, les Ombres deviennent "folles". C'est un terme qui ressort assez facilement de la bouche d'un marcheur d'Ombre, même expérimenté, puisque quelle que soit l'expérience de ces personnes, les Ombres sont et demeurent hors de leur contrôle, c'est à dire hors du champ des possibles de leur imagination. Certes, plusieurs Ambriens savent, par expérience et vécu, que cette région d'Ombre est, à dessein, hors de leur contrôle, car, sous l'influence d'un pouvoir ancien (peut-être plus que la Marelle) appelé le Logrus et dans les mains d'êtres se nommant Seigneurs du Chaos.

A ce stade, l'Ambrien ne mesure plus sa distance par rapport à la Marelle qu'à la mesure du contrôle partiel qu'il a sur les Ombres et considèrera que plus il lui échappe et plus il en est éloigné. Les Ombres du Chaos ont toutefois la particularité d'être imprévisible et probablement même en cela, à savoir que cette perception de l'éloignement est très certainement fausse. Si l'on décide, par analogie, à considérer le Logrus comme le centre du Chaos comme la Marelle est le centre de l'ordre, alors on peut raisonnablement comparer l'influence du Logus sur Ombre de la même manière, comme les cercles d'ondes concentriques d'un influence décroissante à mesure qu'on s'éloigne du Chaos. Or, ce n'est pas le cas, du moins l'analogie est fausse. Ce qui est le centre absolu du Chaos est une sorte de fin du monde absolue appelée l'Abysse, comparable à une falaise qui existerait "partout" pour délimiter le multivers et le Logrus serait, en quelque sorte, le garde-fou de l'Abysse.

En tant que pouvoir structurant du Multivers, le Logrus marquerait donc un état de multiplicité absolu. Quant à ses effets dans Ombre, ils seraient inverses à ceux de la Marelle : là ou cette dernière émet, le Logrus reçoit et même renvoie, là où la Marelle diffuse une structure régulière, apparentée à une onde à la fréquence unique et à la magnitude stable, le Logrus attirerait à lui ces signaux à des fréquences variées et à des magnitudes différentes, de sorte qu'ils se déformeraient de façon aléatoire. Cette analogie permet même de comprendre que le barrage que forme le Logrus pour séparer Ombre de l'Abysse serait de proximité variée et laisserait aspirer ce dernier avec plus ou moins de force. Cette analogie est même parfaitement appropriée lorsque l'on sait que les Seigneurs du Chaos "aspire" les choses d'Ombre à eux là où les marcheurs d'Ombre vont au devant de ces choses.

Ce canevas serait, en définitive, la toile du multivers, composée d'une zone stable, le centre agité par les ondes concentriques du caillou originel, de pourtours changeant, l'extérieur aspirant ou rejetant le flux, et d'interaction entre ces extrêmes qui définissent pourquoi Ombre est Ombre, maléable aux pouvoirs des Ambriens et des Seigneurs du Chaos. L'analogie avec une mare d'eau s'arrête là, car il est au-delà de la compréhension humaine, que les pourtours de la mare soient à la fois multiples et un, ou même que la géométrie de ceux-ci varient au fil du temps sans aucun rythme ni fréquence identifiable.

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